La sorcière

LA SORCIÈRE

de Jules Michelet
adaptation et mise en scène :  Julie Timmerman

lumière : Philippe Sazerat
costumes : Dominique Rocher
production/diffusion :
Anne-Charlotte Lesquibe pour Actions Scènes Contemporaines
attachée de presse : Nicole Czarniak
administration : Gingko Biloba

2013 à 2018

Confluences / Paris 20, Espace Culturel André Malraux / Le Kremlin-Bicêtre, Gare au Théâtre / Vitry-sur-Seine, Château de Vascoeuil, La Scène Faramine, Comité d’établissement Renault-VSF, Présence Pasteur / festival d’Avignon OFF, Bourse du travail de Bobigny, représentations chez des particuliers / Montreuil, L’Isle sur la Sorgue, Pradines, Bélaye, Mairie du 12ème / Paris.

La Sorcière

Ich bin Dynamit !

Je crois entendre les mots de Nietzsche dans la bouche de ma Sorcière, ivre de puissance dans un monde où les femmes ne sont rien, pas même le paillasson sur lequel les hommes, les seigneurs, les prêtres, s’essuient les bottes.

Après avoir été violée par le seigneur, chassée par le village et poursuivie par l’Inquisition, la jeune paysanne à l’aube de la vie doit se réfugier dans la forêt et pactiser avec Satan – seul être à lui rendre sa force et sa dignité d’être humain, et à lui ouvrir les portes de la Nature. Elle redécouvre alors tout ce que l’Eglise a toujours combattu : la bonne chère, le rire, l’usage de la raison, la fête, la médecine, la sexualité offerte et libre…

Ce conte fantastique que Michelet invente pour mieux raconter la révolte de la femme à travers les siècles, je m’en empare et le dis dans notre temps de capitalisme fou, de clivages sociaux exacerbés, de retour de la misogynie et des obscurantismes de toutes sortes. J’y joue tous les rôles – le seigneur, le prêtre, le Diable, et même les chevaux de la dame – mais surtout j’y incarne cette Sorcière, qui, comme l’historien et comme la comédienne, fait son sabbat pour ressusciter les morts et rendre visible ce qui n’est pas.

Ce texte est salutaire aujourd’hui, pour toutes les femmes qu’on veut réduire, pour tous les peuples qu’on opprime. Le moyen âge de Michelet a peut-être finalement peu à voir avec le moyen âge historique, d’après les experts, mais il a tout à voir avec les régressions de notre temps.

La Sorcière est un hymne à la liberté.

Julie Timmerman.